Les pays nordiques sont connus pour cela : l'égalité hommes-femmes est bien meilleure qu'ailleurs. D'ailleurs, je peux témoigner que cela ne se limite pas au genre, mais aussi à l'âge, la couleur de la peau ou au handicap. Personne, ici, ne m'a fait le moindre sous-entendu lorsque j'ai reçu en entretien des personnes fort éloignées du suédois moyen. Cela fait du bien.
Donc, et pour revenir à l'égalité des sexes, elle est fort réelle. Cette dernière, vue par un regard français, comporte quelques aspects surprenants :
Ainsi, il est considéré comme anormal de faire preuve de plus d'attention vis à vis d'une femme que d'un homme. Tenir la porte au delà du minimum de la politesse, par exemple, est considéré comme un aspect amusant digne d'un français. Jamais un suédois ne s'y risquerait. Et plusieurs étrangères m'ont déjà fait part de leur surprise devant le peu d'attention des suédois.
Mais il y a une histoire derrière cela. Il semble qu'il y a peu, les suédoises ont dû batailler dur pour gagner leur égalité. Et pendant quelque temps, toute attention "sexiste" était considérée par certaines comme une agression, tout simplement. Pour reprendre mon exemple, malheur au suédois qui aurait l'attention de tenir la porte d'une congénère. Il se serait fait remonter les bretelles en public, au cri de "Je suis assez grande pour me tenir ma porte, merci !". Alors voilà, les hommes ont compris, ils se gardent de toute attention déplacée. Et l'égalité est un fait.
Enfin, la société a changé de manière à donner aux hommes et aux femmes des droits identiques vis à vis de leurs enfants. C'est en particulier vrai lors de la naissance d'un nouveau bébé. Les suédois ont, tenez-vous bien, 450 jours de paternité / maternité à partager entre les deux membre du couple. Et il n'est pas rare de voir des hommes s'absenter une année pleine pour s'occuper des enfants. Une année...
A bien y regarder, cette égalité de droit vis à vis des congés parentaux a eu un effet extrêmement bénéfique sur l'égalité au travail. En effet, les employeurs français savent fort bien que les françaises s'absentent pour s'occuper de leurs enfants bien plus que leurs conjoints. C'est un fait. Cela se ressent inévitablement sur les carrières et les progressions salariales. Si les hommes avaient les mêmes chances de s'absenter que les femmes, aurait-on les mêmes disparités ? J'en doute.
Les absences pour s'occuper des enfants semblent ici aussi parfaitement réparties. Combien de fois ai-je entendu parler de suédois absents pour cause de maladies infantiles ou de réunions de parents d'élèves ? Je ne les compte plus. Cela dit, il y a tout de même plus de mamans que de papas à ces dernières réunions.
Enfin, il serait malhonnête de ne pas citer quelques suédoises qui regrettent peut être un peu d'être allées aussi loin dans leurs revendications d'égalité. C'est qu'aujourd'hui, enceinte ou pas, personne ne vous laissera de place dans le bus. Sauf bien sûr si vous la demandez.
Il faudrait savoir, n'est ce pas ?
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