Et la lumière fut

Il n'y a (presque) pas plus athée qu'un suédois. Dans un pays où l'Eglise (protestante luthérienne) a suivi les évolutions de la société assez rapidement (femmes prêtre, mariage des prêtres, et depuis peu le mariage des homosexuels), peu de gens se sentent concernés par la religion. Il s'agit, à mon sens, d'une ignorance polie et respectueuse.

Le sens du sacré et le respect des morts étaient au jour hier, pour la Toussaint. Pour comprendre un peu ce qui s'y joue, il faut aller se promener dans les cimetières à la tombée de la nuit, et observer ces milliers de bougies et de couronnes qui ornent les tombes.

Ces dernières sont encore aujourd'hui ornées de croix (en majorité), de symboles de religions représentées (étoile de David par exemple), ou parfois de symboles sans connotation religieuse.

La beautée féérique de ces petites lumières est un symbole fort du souvenir des morts. Les suédois s'en viennent, se recueillent, décorent les tombes, puis se promènent au souvenir des êtres qui leurs furent chers.

Il y a des jours où l'on aimerait ne pas être trop loin de nos chers disparus. De la beauté de ce cimetière enluminé respire le souvenir.