mardi 13 octobre 2009

Le petit du petit Nicolas, vu d'ici

Il parait que dans les républiques bananières les plus méprisables, les présidents-rois aiment à réserver des places de choix aux membres de leurs familles.

Il parait que dans certains pays peu démocratiques, des jeunes sans diplômes mais non sans support se font élire à des postes en vue.

Il est parvenu à mes oreilles que la cour, en ce cas, se pâme devant la grandeur d'âme, le courage et l'abnégation du jeune premier; et que ce dernier s'effarouche des protestations, raillant les jaloux et les incapables. Les courtisans, effrayés de l'audace mais non sans arrière pensées, plient et s'auto-humilient à foison.

La violence ainsi faite à l'intelligence heurte plus encore que les coups de matraque.

Elle désespère les plus méritants, elle brise la croyance dans l'égalité des chances, elle casse l'ascenseur social en le rendant visiblement inutile, elle méprise ouvertement ceux qui ne sont pas de la bonne classe, elle construit une barrière sociale visible; et plus encore, elle encourage le clientelisme, les effets de cour et la corruption.

La violence de la rue, au regard de la violence des mœurs politiques, n'est qu'une conséquence. Dans ces pays sans morale au sommet, il faut sans cesse s'attendre à plus de voitures brulées, plus de racket, plus d'agressions.

La moralité des comportements, en effet, ne se décrète pas, elle s'expose. L'eau polluée qui pleut sur les montagnes ruisselle dans tout le pays. L'insulte à l'intelligence ainsi faite aura des répercussions bien plus profondes sur les mœurs que ce que l'on ne peut imaginer.

Le fait même que cela ne soit compris par le petit du petit Nicolas est une preuve d'immaturité flagrante. La conséquence morale des actes que l'on pose est à la base d'une politique qui mérite son nom. Clairement, le petit du petit ne mérite pas le sien. Il lui faudra donc se faire un prénom, faute d'en mériter le patronyme.

Et sachez le bien, les suédois sont, comment dire, en arrêt. Sans voix. Sans souffle. Stupéfaits que cela soit seulement envisageable, pensable, ou concevable. Oui, le fait même que le débat existe est considéré comme inimaginable.

Que la France comprenne bien cela : c'est le mépris de la France par l'Europe dans son ensemble qui est en jeu dans le pistonnage du petit du petit Nicolas.

Oui, de l'Europe toute entière.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bravo pour ces lignes dans un registre moins léger que d'habitude.