dimanche 19 avril 2009

Politiclown

C'est un malentendu, un terrible malentendu.

Il y a un an, nous nous sommes abonnés à l'Express, dans son édition internationale. Nous pensions alors avoir des nouvelles régulières de l'hexagone, tout simplement.

Mais non ! Ne tombez pas dans le piège ! L'Express n'est un rien un journal, c'est le script d'une série Z télévisée qui se passe dans ce même hexagone. Vous ne me croyez pas ? Allez, je vous fais une petite présentation des épisodes :

D'abord, il y a le petit grand Nicolas. Nicolas, Nicolas, Nicolas. Je répète pour les lecteurs peu habitués : Nicolas. En fait, 100% des épisodes tournent autour de Nicolas : Nicolas et ses amis, Nicolas et ses ennemis, Nicolas et ses promesses, Nicolas et la crise, le bonheur de Nicolas, etc... Ce qui est cool avec Nicolas, c'est qu'il y a toujours quelque chose à en écrire, et donc du papier à vendre. On est viscéralement pour, ou absolument contre, mais on est forcément d'un bord, n'est-ce pas ? Alors je l'Express a choisi son camp : ils sont obnubilés, obsédés, focalisés. En un mot : hypnotisés. 

Ensuite, il y a les amis de Nicolas. Dans le rôle de la clown en chef, il y a Rachida. Elle en a fait rigoler plus d'un à Stockholm, celle là. je vous fais le sketch en version courte : 
  1. Rachida est enceinte. Jusque là, c'est une affaire privée. 
  2. Rachida fait planer le suspense sur le nom du père. On s'en fout complètement. 
  3. De nombreux hommes, politiques ou non, français ou étrangers, se croient obligés de faire savoir qu'ils ne sont sûrement pas le père. Alors là, franche rigolade !
Alors, Monsieur le rédacteur en chef de l'Express, un petit mot entre vous et moi : c'est tomber bien bas, bien bas, d'inventer des personnages qui mèlent politique et vie privée. La seule chose qui compte pour un personnage politique, c'est sa politique. Le reste, ma foi, ne nous regarde pas.

Ensuite, il y a les copains de Nicolas. Obama, par exemple. Je n'invente rien ! Sur la première page d'un numéro de l'Express, un gros titre sur le nouveau leader. Et bien entendu, un sous-titre : "ses relations avec Sarkozy". Je pouffe. Heureusement que Obama ne pense qu'à Sarkozy à chacune de ses décisions, sinon le script de l'Express perdrait de son intérêt. C'est ce qui est bien avec la fiction : elle n'a pas besoin d'être crédible pour être intéressante.

Ah oui, les tartes à la crême. Il en faut pour mettre un peu de liant lorsque l'imagination des scénaristes se fait attendre. L'Express en a quelques unes bien de chez nous. Je cite:
  1. La religion. De préférence, on fera une comparaison entre les cathos et les musulmans, la Bible et le Coran, les églises et les mosquées, ou une autre de la même veine. Ici encore, je n'invente rien. Un jour que les scénaristes devaient être en grève, nous avons eu deux numéros de suite sur ce thème. Si, si !
  2. Les sectes, les francs maçons, ou assimilés. N'importe quoi d'un peu ésotérique, secret et qui fait un peu fantasmer.
  3. La sexualité des français; en faisant varier les époques.
  4. J'en passe... mais je peux vous dire qu'il faut se préparer au pire avec la grippe porcine.
Comme Nicolas est un super-héros, il lui faut son anti-héro. Il est un homme, il faut une femme. Il a gagné, elle a perdu. Il parle un peu vite, il faut s'excuser. Vous avez trouvé ? Mais oui, Ségolène pointe de temps en temps son nez dans le script; et elle fait bien rire elle aussi ! C'est même à hurler de rire, de temps en temps.

Hé, les scénaristes ! C'est celui qui fait la faute qui doit faire amende honnorable ! S'il n'y a pas reconnaissance de la faute, il y a comme un problème dans la demande de pardon. Au fait, je suis un peu perdu : elle a quoi comme rôle officiel, Ségolène ? Ministre ? Non. Chef de parti ? Même pas. Alors au nom de quoi parle-t-elle, au fait ?

Allez, l'Express, arrête tes fictions. Parle nous un peu de la réalité de la France, s'il te plait.

Aucun commentaire: