jeudi 2 décembre 2010

Super pouvoirs

Les vagues de Wikileaks semblent ne jamais devoir s'arrêter. Les conversations vont bon train à Stockholm, d'autant plus que la Suède est désormais impliquée dans un mandat d'arrêt à l'encontre du leader.

Faisons ensemble un petit pas en arrière; que voyons nous ?

La première pensée qui me vient est que nous sommes entrés dans une ère où chacun, si petit soit-il, peut devenir un super-pouvoir. Il suffit d'être connecté à l'Internet, d'avoir une idée géniale, et d'être un peu charismatique. Et cela arrive à certains.

Julien Assange a commencé par s'attaquer à des cibles de taille "modestes": les entreprises qui voyaient leurs mémos internes (et confidentiels) rendus publics n'ont pas apprécié. Le public, lui, semblait soutenir l'exposition des turpitudes des puissants.

Puis, d'étapes en étapes, il s'est payé le luxe d'exposer les cotés obscures de cibles plus grosses; puis de vouloir négocier d'égal à égal avec la première super puissance du monde: il demandait de l'aide aux USA pour effacer les noms des fichiers d'Irak, si ma mémoire est bonne. Enfin arrivent les fichiers sur l'Afganistan, et les mémos des ambassades.

Un vrai feu d'artifice.

Aussi humiliant que cela puisse paraître pour les "puissances", nous sommes bel et bien entrés dans un monde où, tôt ou tard, n'importe quelle information peut filtrer et se répandre sans que personne ne puisse l'arrêter. Je ne serait pas autrement surpris que d'autres pays voient leurs informations confidentielles diffusées de même. A qui le tour ?

La seconde remarque concerne le débat. Il est étonnant de voir à quel point Wikileaks étale au grand jour des "fait", quand les hommes politiques n'en parlent presque pas. Ces derniers parlent de l'irresponsabilité de Wikileaks, mais jamais des révélations elles-même. Wikileaks montre le fond. Les politiques parlent de la forme.

Cette posture permet évidemment de se poser en redresseur de tords, mais elle pose un problème de fond, qui est celui de la confiance en nos systèmes démocratiques. Si les hommes politiques ne prennent pas la peine d'aborder le fond des problèmes, c'est grave.

Finalement, la bonne question n'est elle pas : qu'est-ce qui est le plus grave entre (1) une fuite de mémos secrets et (2) les faits dénoncés. Chacun se fera son opinion. Mais si les seules impacts de ces divulgations publiques sont des mesures de sécurité renforcées; la démocratie aura fait un grand pas en arrière.

Et puis, pour finir sur une note amusante, je ne résiste pas à la tentation de citer quelques sources parlant de l'Interne, du pouvoir, et de la surveilance. A bon entendeur...

Et si l'on regardait ce petit dessin animé en imaginant que ceux qui sont surveillés, ce sont les gouvernements et non les citoyens ? Drôle ?

"McLaughlin (deputy chief technology officer for Internet policy at the White House): Transparency, openness of Internet important to promotion of democracy"

Sweden.se : "Sweden is a free and open society. This includes a free press, the right to take part in demonstrations, freedom of speech, the opportunity to move freely in nature and the right to scrutinize those in power. Openness is also about creating an equal society."

"Why Government Transparency is Vital to Democracy" avec en particulier cette citation : President Obama also has recognized the importance of transparency. He issued a memorandum to the heads of executive departments and agencies declaring: "Openness will strengthen our democracy and promote efficiency and effectiveness in Government."

2 commentaires:

Anonyme a dit…

alors là je me dis que soit je n'ai pas écouté les infos, soit j'ai manqué un truc, soit je ne comprends pas... Pourtant depuis 10j je me suis remise à écouter la radio en français et donc à comprendre les infos...
C'est qui/quoi 'Wikileaks' ?

Laurent Ploix a dit…

Une bonne into (à ce jour): http://fr.wikipedia.org/wiki/WikiLeaks